Permanence de janvier 2011

La première permanence de janvier fut rude pour mes nerfs...

Déjà parce que j'ai commencé avec le cas d'une femme, aidée par une amie venue la soutenir moralement, âgée de 43 ans et qui a perdu ses 3 enfants dans un accident de la route il y a quelques années. Son mari est, quant à lui, resté paraplégique.
Bref, ça brosse le portrait d'un calvaire que je n'ose imaginer.
Voir pleurer cette femme, femme de ménage portuguaise, qui désire juste refaire une famille, m'a démoli de l'intérieur.

Je suis une chiffe molle, je dirai surtout que je suis empatique.
La douleur des autres, c'est comme si je la ressentais.
J'ai eu du mal à lui redonner espoirt avec le don d'ovocytes, à lui expliquer le déroulement d'un cycle et à lui dire que bien sûr avec les pailettes de sperme de son mari, il y a un espoir !

Il y a aussi eu ce couple de quinquagénaire, déjà parents d'une petite fille de 30mois et qui veulent tenter de faire un deuxième enfant.
Ils veulent tout tenter une dernière fois...

J'ai aussi reçu une femme seule, 44 ans, 8 fausses couches à son actif et un médecin qui lui a dit 10 ans durant qu'elle n'a pas de problème.
Attendre 8 fausses couches pour se dire qu'il y a un souci, je trouve que c'est limite de l'acharnement et de la douleur inutile...
Elle m'a fait de la peine cette femme. Surtout quand elle m'a demandé comment se faisait les critères se sélection de la donneuse, parce qu'elle a pris 20kg à cause des traitements et que dans sa famille ils sont tous limite maigres.
Il a fallu trouver les mots pour la rassurer !

Et puis cette autre couple, dont la femme est "fille distilbène". Ils ont déjà eu un petit garçon et ont eu des échecs avec les embryons congélés en essayant de faire un second bébé.
Ils veulent repartir vers une autre clinique, une autre tentative...

Et j'ai terminé cette journée de folie, où j'ai juste eu le temps de manger un Mc bacon debout et de faire une pause pipi, avec un couple qui retentait une dernière FIV.

Le monsieur était sceptique quant à l'association.
J'ai fait mon maximum pour le rassurer. Et savoir que je suis une adhérente ET une bénévole l'a rassuré.
Ils voulaient être sûrs qu'une sortie de secours était possible s'ils échouaient à nouveau en FIV simple.

Ce genre de permanence a le don de me vider de toutes mes ressources.
Chaque cas est différent, chaque couple a besoin d'être rassuré de manière différente.

Et moi, qui me rassure ?